Dans un festival, le choix du lieu n’est jamais innocent. Le Hangar 15, sur le port autonome de Marseille, signifiait beaucoup, sur l’histoire de la ville, l’ouverture et les luttes partagées. Mais les conflits sociaux pour défendre les dernières activités du port en ont décidé autrement, obligeant le festival de danse à se reporter sur d’autres lieux de la ville et à Aix-en-Provence (dix-huit sites au total).
Cette 14e édition, nomade, aura en tout cas mobilisé les acteurs culturels qui ont su ouvrir leurs théâtres, créant une autre dynamique, également vérifiable dans un rapport très fort à l'image. La création des compositeurs et musiciens américains Dean and Britta, en relation avec la projection de 13 portraits d'Andy Warhol, a fait événement (on en reparle mercredi, au moment de Paris Quartier d'été).
Labbra, oratorio multimédia, est d'une tout autre facture. Mêlant la musique de Jacques Diennet et le texte de Christian Tarting, le concert se déroule sous le tableau à peine mouvant des artistes plasticiens Nicole et Norbert Corsino. Leur délicatesse opère toujours. En une bande qui n'écrase nullement les musiciens et la chanteuse, ils inventent, à partir de l'étang de l'Or (près de Montpellier) et d'une petite maison de pêcheur isolée, un poème visuel en superposant quelques larmes de pluie sur l'image première.
Le projet le plus engagé est celui de Laurent Goldring, photographe et vidéaste. Dans Is You Me, proposé par le chorégraphe Benoît La