Un artiste a disparu, en allant chercher des clopes, en sautant dans le vide ou dans l’eau. Ses amis et amants plus ou moins proches se retrouvent pour tenter de dresser son portrait, pour enquêter aussi sur sa disparition. Ils sont neuf, à peu près du même âge, teenagers attardés à essayer de reconstituer son parcours et éventuelle fin.
Ce portrait diffracté est la base de la création le Livre d'or de Jan, dont Hubert Colas est l'auteur et le metteur en scène. La proposition est excitante, l'absence étant ici le sujet du sujet (l'artiste envolé). Mais autant le dire tout de suite, cela ne fonctionne pas, ou alors tellement lentement, en ressassement, circonvolutions et hypothèses, que l'on s'épuise rapidement.
Avec les différents récits des protagonistes qui connurent Jan, on tente de s’attacher à lui, comme les neuf autres. Mais, on ne le voit pas apparaître ; tout au plus imagine-t-on qu’il s’agit d’un artiste voyou, suicidaire et erratique. Hubert Colas ou Jan (Fabre) ? On se concentre. Derrière ou devant une baie vitrée qui sert à la fois de miroir - renvoyant l’image de la salle -, de surface de projection, ou encore de verrière, le dispositif scénique ne donne aucun sens, sinon que l’on comprend vite, qu’avec ses opacités et ses translucidités, il mêle l’espace privé et public. Là, des êtres peu consistants s’acharnent à reconstituer ceux qu’ils ont aimés, ou approchés.
Parfois l’on rit, car certaines séquences, notamment sur les œuvres d’art et les installation