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Libération
Critique

Un combat sans grand vainqueur

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Sang. Maguy Marin privilégie le texte au geste, laissant le spectateur sur sa faim.
publié le 13 juillet 2009 à 6h52
(mis à jour le 13 juillet 2009 à 6h52)

Depuis son duo en 2003, Ça quand même, avec le compositeur Denis Mariotte, un état des lieux de la création et de la vie d'artiste, Maguy Marin a présenté des pièces plutôt cinglantes et radicales. Umwelt se tenait en fond de scène, sur une bande de plateau balayée par les vents. Ha ! Ha ! se demandait si l'on peut rire de tout, avec n'importe qui. Turba jouait la luxuriance sur un texte de Lucrèce.

Sa création pour Avignon, Description d'un combat, n'a pas la force des précédentes. Elle laisse même perplexe. Les neuf danseurs du Centre chorégraphique national de Rillieux-la-Pape (69), où la compagnie est installée, se partagent le plateau pour un cérémonial, lent, répétitif. Maguy Marin a choisi un extrait de la Guerre de Troie de l'Iliade d'Homère comme texte central, auquel s'ajoutent d'autres auteurs : Victor Hugo, Charles Péguy, Lucrèce, Erza Pound, Heinrich von Kleist, Elisabeth 1er d'Angleterre, Dolores Ibarruri.

La description presque clinique d'un combat où chaque détail du coup porté est un élément important, dit la barbarie et l'imbécile cruauté. Guerres intestines qui ruinent les familles, guerres à l'aveugle, il faut que les corps tombent. Picturalement, le champ de bataille de Maguy Marin est somptueux, d'or et de rouge sang. Comme dans les Applaudissements se mangent froid, elle mêle danseurs et mannequins, avec la complicité de Montserrat Casanova. Tout au long du spectacle, les