Ce fut la surprise et le triomphe du festival 2004. Avec la Chambre d'Isabella, Jan Lauwers, inventait deux heures d'émotion fluide, à partir d'un matériau «authentique», une collection d'objets, africains pour la plupart, ayant appartenu à son père, disparu quelques mois plus tôt. Mêlant danse et théâtre, Lauwers lançait sa troupe à la recherche du temps perdu sous la conduite de la vieille Isabella, magistralement interprétée par Viviane De Muynck. Réconciliant morts et vivants, le voyage dans le passé et les secrets de famille avait le don d'éveiller les souvenirs du spectateur ; la chambre d'Isabella reste un des grands spectacles rassembleurs de ces dernières années. Avec le Bazar du homard, deuxième temps de la trilogie, bâti sur le même principe, Lauwers invitait à se projeter dans l'avenir : un XXIe siècle dévasté par les conflits, où un couple ayant perdu son enfant créait son clone. Hors tels moments de grâce, manquait à ce basculement futuriste la dimension autofictionnelle irradiant la Chambre d'Isabella.
Superflu. La Maison des cerfs, troisième volet de l'aventure, invite à une traversée du présent. Et ne parvient pas plus à retrouver le chemin perdu. Au parc des expositions de Châteaublanc, on peut selon les jours voir la Maison des cerfs seule ou en dernière partie de la trilogie reprise intégralement, sous le titre «Sad Face/Happy face». Assister aux trois spect