Tout a recommencé avec les amours d’un danseur et d’une pelleteuse. Au cœur de Charleville-Mézières, sur la majestueuse place Ducale, jumelle de celle des Vosges à Paris. Un gigantesque bras articulé et son gracieux prétendant, dans une mise en scène orchestrée par le chorégraphe Dominique Boivin. Tout autour, le manège et les marchands d’articulés bariolés retenaient leur souffle.
L’ouverture, vendredi dernier, du Festival mondial des théâtres de marionnettes, quinzième du nom, prenait le sujet de haut. Un angle inattendu. Et c’était comme un signal. Sous les arcades de la place, les stands pavoisaient de nouveau. Un castelet installé en son centre prenait vie. Comme dans la cour du musée des Ardennes. Idem place Winston-Churchill, où l’automate réalisé par Jacques Monestier reprenait alors tout son sens. Les vitrines des boutiques tiraient les fils dans toutes les directions, jusqu’au boulanger qui vantait ses avatars de Pinocchio en chocolat.
La ville retrouvait «son» festival triennal. Quarante-huit ans après sa fondation par Jacques Félix, marionnettiste charismatique et enfant du pays disparu en janvier 2006. Avec le fol désir de recommencer, il semblait pourtant planer dans l’air comme un nouveau pari. La pelleteuse, peut-être ?
Une armée s’est réveillée. Cent trente familles accueillent des artistes originaires de plus de 25 pays. Pas moins de 125 compagnies sont annoncées dans le in. Sans compter le off dans les rues piétonnes. Sans parler du off du off, marionnettiste