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Critique

Soûl le «Volcan»

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Théâtre . Le metteur en scène belge Guy Cassiers adapte au Théâtre de la Ville le roman de Malcolm Lowry, sur fond de paysages mexicains.
publié le 6 octobre 2009 à 0h00

Semaine mexicaine à Paris. Alors que l'exposition «Teotihuacan, cité des Dieux» vient de s'ouvrir au musée du Quai-Branly, le festival d'Automne programme au Théâtre de la Ville Sous le volcan, nouveau spectacle du Belge Guy Cassiers, d'après le roman de Malcolm Lowry.

Visite des pyramides l'après-midi, cantina et fête des morts le soir, ne reste plus qu'à remplacer la promenade en barque sur les jardins flottants de Xochimilco par un tour en bateau-mouche, et l'illusion sera presque parfaite. Encore que, question couleur locale, les spectateurs du Théâtre de la Ville seront peut-être déroutés. Sur scène, ni squelettes en papier découpé, ni têtes de mort en sucre, ni bouteilles derrière le comptoir, mais une chaise comme unique accessoire. Adepte de la pulsation lente, Cassiers prend son temps pour entraîner le public au cœur du roman et du cerveau de son héros alcoolique. Placé au centre du plateau, un mur d'images illustre l'histoire. Cassiers, qui est allé les tourner à Cuernavaca (Quauhnahuac dans le livre de Lowry), la ville à 70 kilomètres au sud de Mexico qui sert de cadre au roman, en fait la matière d'un antidocumentaire conçu comme un kaléidoscope hypnotique. Là où John Huston, dans son film avec Albert Finney et Jacqueline Bisset (1984), accumulait les cartes postales, Cassiers brouille les lignes ; les contours se fondent, se superposent ; ses bribes de Mexique (paysages ou intérieurs) baignent dans une ivresse brumeuse.

Cette double prise en char