C'est avec Mon Képi blanc, monté il y a deux ans au festival Actoral de Marseille, que Hubert Colas a entamé son compagnonnage avec l'écriture de Sonia Chiambretto. Au théâtre de la Cité internationale, il propose trois récits ; le premier, Chto,fournit aussi le titre de la trilogie. Le dernier, 12 Sœurs slovaques, est créé pour l'occasion.
Les trois textes reposent sur le même principe, des témoignages réécrits transformés en monologues de théâtre. Ils disent le goût de leur auteur pour les vies étrangères et malmenées et sont issus de rencontres : une Tchéchène de 18 ans dans un centre d’accueil de Marseille, des légionnaires d’Aubagne et des vieilles religieuses slovaques d’un couvent de Digne.
Chto est la transposition du russe signifiant «quoi ?» La première pièce est le double récit d'un voyage et d'un déchirement. Répétitive, éclatée, pleine de trous, parsemée de flèches, de traits et de ronds, la typographie du texte (1) tente de transcrire une dévastation à la fois assumée et adoucie par la performance de la comédienne Claire Delaporte. Ni documentaire, ni réaliste, la langue de Chiambretto raconte l'indicible et malmène la syntaxe pour mieux trouver l'harmonie. Des trois récits, Chto est celui où l'interprète se laisse le plus traverser par les mots, jusqu'à répéter docilement plus de cent fois la litanie des «Je ne veux pas, je ne peux pas», jusqu'au verbe «oublier».
Dans Mon Képi blanc, Manuel V