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Libération
Reportage

Sonia Chiambretto, paroles données

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Théâtre. Le week-end dernier à la Cité universitaire, la dramaturge animait un atelier d’écriture où elle évoquait sa méthode basée sur des témoignages.
publié le 13 novembre 2009 à 0h00

Sonia Chiambretto aime les listes et les uniformes. Pour les uniformes, cela s’explique, elle a vécu une grande partie de sa jeunesse à deux pas de la caserne de la légion étrangère à Aubagne, et passé des dizaines d’heures en compagnie des militaires dans les cafés des environs.

Sonia Chiambretto n’aime pas bouger. Peut-être parce que sa famille a connu l’errance, la dispersion, et mis longtemps avant de se fixer - elle est très discrète là-dessus -, elle ne s’éloigne guère de la région où elle est arrivée petite fille : Aubagne - où ses proches vivent toujours -, Manosque - où elle habite -, Digne - où elle travaille pour les Rencontres cinématographiques.

Sonia Chiambretto aime les rencontres et les récits. Ces jours-ci, le théâtre de la Cité internationale à Paris présente trois de ses textes, dans une mise en scène d’Hubert Colas. Trois monologues issus d’entretiens menés avec des gens qu’elle a côtoyés (lire page suivante). A la Cité universitaire, en marge des spectacles, elle animait le week-end dernier un stage d’écriture intitulé «L’écriture du réel : la parole de l’autre».

litanie de sensations. Sonia Chiambretto n'est pas une animatrice née. Elle parle doucement, se perd dans ses explications, ne finit pas toujours ses phrases. De là le goût des listes, comme des repères ?«La liste est notre façon de connaître la réalité» : la phrase est d'Umberto Eco, elle aurait pu la dire. C'est le premier exercice de la matinée : «Faites une liste d