Lia Rodrigues parle très bien le français, mais son accent révèle immédiatement qu'elle est brésilienne. Le cheveu court, ou parfois long et frisé, brun ou tirant sur le roux, elle finit toujours ses phrases par un rire ou un sourire interrogatif. Plages, bondieuseries, carnavals, rien de tout cela n'est vraiment le dada de cette jolie femme de 53 ans, ni même le hip-hop émergeant des quartiers. Elle a tout misé sur l'action artistique, restant convaincue que «l'acte de créer est en lui-même révolutionnaire, à la fois instrument de connaissance et véhicule de l'information».
sensations partagées. Après une formation au ballet classique de São Paulo, elle fonde en 1977 le Grupo Andança. Puis elle part, notamment en France, où elle intègre la compagnie de Maguy Marin, directrice aujourd'hui du Centre chorégraphique national de Rillieux-La-Pape, dans le Rhône. Les démarches de ces deux femmes de caractère peuvent être rapprochées, même si les contextes sont différents. Maguy Marin a installé son centre dans la banlieue lyonnaise et mène, intrinsèquement lié à ses créations, un travail avec la population. Elle n'hésite pas non plus à ouvrir le débat sur ce qui entrave le développement artistique et l'accès à la culture. La Brésilienne est aussi sur tous les fronts.
De retour dans son pays, Lia Rodrigues fonde en 1990 sa compagnie à Rio, la Companhia de Danças. Ses chorégraphies rondement menées, et surtout pertinentes sur les sujets de société qui lui ti