L'orchestre national de Lyon (ONL) vit des jours tourmentés. Un nouveau directeur, Laurent Langlois, bouscule l'institution, entretient des relations orageuses avec le chef d'orchestre, Jun Märkl (Libération du 16 octobre), et avec une partie des salariés. Ces derniers dénoncent ses choix artistiques, des relations sociales tendues et une fréquentation en berne. «J'applique ma mission, répond l'intéressé. Un nouveau partage des tâches a été souhaité par la ville, avec un nouveau pouvoir que je tiens du maire.» Pas sûr, cependant, que ce dernier, Gérard Collomb, connaisse toutes les pratiques douteuses de l'ONL depuis quelques mois.
Mission. Avant l'arrivée de Laurent Langlois, les choix artistiques se décidaient en interne. La directrice générale et le chef d'orchestre s'appuyaient sur deux conseillères, mises en arrêt maladie cet hiver, victimes selon les syndicats de «pressions psychologiques». Le directeur s'est tourné vers d'autres conseillers, externes et onéreux. Un consultant basé à Londres, par ailleurs manager de solistes et d'orchestres, ce qui constitue une troublante double casquette, facture ainsi des consultations 2 100 euros par jour. Langlois assure qu'il ne s'agit pas de conseils artistiques disponibles en interne, seulement d'orientations «purement techniques» abordant des «défis technologiques». En réalité, le contrat s'accompagne d'un «plan stratégique» qui définit la mission :