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Interview

«Théâtre ou foot, il faut anticiper»

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Peinture, photographie, cinéma, l’ancien attaquant Eric Cantona est partout. Il débute au théâtre dans «Face au paradis», dirigé par son épouse Rachida Brakni. Même pas peur.
publié le 23 janvier 2010 à 0h00

Pour ses débuts au théâtre, Eric Cantona joue le rôle d'un type coincé dans les décombres d'un bâtiment effondré. Face au paradis, la pièce de Nathalie Saugeon (1) écrite plus d'un an avant le tremblement de terre en Haïti, va susciter des échos imprévus. Mais à dix jours de la première, l'ancien footballeur, idole de Manchester United, assure que cela ne le gêne pas : «Si on commence à se poser des questions, autant arrêter tout de suite.» A la lecture, le texte, plus proche de la dramatique télé que de Beckett, n'a pas de grandes prétentions. Et il n'est pas certain que le spectacle, mis en scène par sa compagne Rachida Brakni, ex-pensionnaire de la Comédie-Française, soit l'événement de la saison théâtrale. Cantona n'y prétend pas, qui entend poursuivre au théâtre son apprentissage du métier d'acteur.

A 43 ans, douze ans après avoir raccroché les crampons, il persiste dans une carrière entamée au cinéma en 1995 avec le Bonheur est dans le pré, et semée de quelques nanars, dont Mookie (tourné en 1998, où il partage l'affiche avec Jacques Villeret). L'année dernière, il était à Cannes pour Looking for Eric, le film de Ken Loach, où il jouait son propre rôle en ange gardien d'un postier de Manchester, fan de foot et dépressif. Le film lui a valu un regain d'intérêt. Entre-temps, et sans convaincre les sceptiques, il a enchaîné les tournages, interprétant notamment, dans l'Outremangeur (2003), un flic marseillais b