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Libération
Portrait

L’Interlude en portées par la scène

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Création . Fondée à Lille, la compagnie de Bruno Soulier et d’Eva Vallejo mêle étroitement musique et théâtre dans ses spectacles.
publié le 25 janvier 2010 à 0h00

Lui s'appelle Bruno Soulier. Elle, Eva Vallejo. Il est musicien, elle, actrice. Ils se sont croisés il y a quinze ans pour créer, à Lille, la compagnie de l'Interlude, théâtre oratorio. Ils disent admirer Fellini, Ferré, le metteur en scène polonais Tadeusz Kantor et la chorégraphe allemande Pina Bausch. Pour le reste, on n'en saura pas beaucoup plus. Même l'insignifiant d'une fiche d'état civil. Leur âge ? «Je ne veux pas en entendre parler», répond Eva, avec sa voix à la fois grave et douce. On comprend vite que c'est peine perdue d'insister. Que le duo a fait le choix de mettre sa vie à l'abri. On arrachera juste qu'elle est fille de résistant espagnol, débarquée en France à l'âge de 8 ans, elle découvre le théâtre en classe de cinquième et décide d'entrer au conservatoire de Roubaix, contre l'avis de ses parents, après avoir plaqué son emploi d'assistante de direction. Lui, né dans le Nord, passe par l'Ircam après des études de piano classique et se consacre à la composition, influencé par la musique répétitive, David Bowie et Clash. «J'étais parti pour n'être que musicien», dit-il. Jusqu'à leur rencontre.

Virulence. Depuis, ils élaborent ensemble une forme unique de spectacle. Quelque chose entre concert et pièce de théâtre. Où musique et texte ne font qu'un. Où les acteurs parlent face au public. Sans dialogue ou presque. L'un après l'autre, rarement ensemble. Les yeux dans les yeux avec le spectateur. Ce n'est jamais chanté, et évidem