En octobre dernier, il avait fêté son 88e anniversaire sur la scène parisienne des Bouffes du Nord, où il jouait la pièce Simplement compliqué de Thomas Bernhard. Mort hier à Paris, Georges Wilson, père du comédien Lambert Wilson, n'avait jamais arrêté. Acteur de tempérament, et sacrée trogne, il était au cinéma un second rôle idéal, traversant films honnêtes et nanars avec une conscience professionnelle jamais en défaut. Il fut clochard dans Une aussi longue absence (1960), Capitaine Haddock dans Tintin et le mystère de la toison d'or (1961), juge d'instruction dans l'Etranger de Visconti (1967), commissaire dans Max et les ferrailleurs (1971), proviseur dans la Gifle (1978), millionnaire kidnappé dans Mesrine (2007). Il avait réalisé la Vouivre d'après Marcel Aymé en 1978 et comptait à son actif plusieurs séries et téléfilms (Madame la juge, l'Huissier…).
Mais c'est bien sûr d'abord comme homme de théâtre que Georges Wilson avait bâti sa popularité. «Le hasard, c'est crucial. Certains abandonnent le métier juste parce qu'ils n'ont pas fait la bonne rencontre. Ça tient à un cheveu. Ma chance, ce fut Vilar», racontait-il dans le Fil d'or, un livre publié en 2001. C'est en 1952 qu'il rencontre le fondateur du TNP. Il devient un pilier de la troupe et le plus proche collaborateur de Vilar, dont il assure la succession à Chaillot de 1963 à 1972. Acteur épique et exemplai