Deux croque-morts, aux allures roublardes, font les beaux au milieu de la piste. Un compositeur célèbre a rendu l’âme, son cercueil est apporté solennellement dans une charrette à cheval. Le cercle devient le théâtre de funérailles, accompagnées par un trio de musique classique. On cite Shakespeare et Goethe ; le petit orchestre joue du Schubert. On respecte une minute de silence. Dans la salle aussi, silence !
Mais l’ambiance sent le plastron boutonné sur un corps serré à étouffer. Le premier bouton saute. Un coq noir débarque en sautillant et vient se percher sur le cercueil. Puis c’est un chat qui, l’air de rien traverse, l’espace sablé. Nos deux croque-morts (les excellents Pierre Byland et Vincent Gracieux) pince-sans-rire font les gros yeux à chaque nouvelle apparition perturbatrice du bon déroulement d’obsèques dignes de ce nom. Mais la surenchère se manifeste par l’irruption d’un cheval blanc au galop. Il a même le toupet de brouter la couronne mortuaire. Le plastron a carrément craqué.
Touche équestre. Sorry ! est l'excuse proférée par Paddy Hayter quand il fait à son tour irruption sur un tracteur criard et bruyant aux côtés de sa sœur ; c'est également le titre de la dernière création du Footsbarn Travelling Theatre. Habituée des adaptations hors normes de grands classiques - Homère, Shakespeare ou Molière -, pour ce spectacle la compagnie s'est associée à deux autres : les Fusains et le Cirque tsigane Werdyn. Ce dernier apportant la touche