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Critique

«Estivants» en poupe

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Théâtre . Eric Lacascade adapte Gorki à Sceaux.
publié le 16 mars 2010 à 0h00

Eric Lacascade revient à Gorki : près de quatre ans après les Barbares, créés au Festival d'Avignon, il présente aux Gémeaux de Sceaux (après le TNB de Rennes), les Estivants. Pour le metteur en scène, le chemin de l'une à l'autre pièce n'a pas été semé de roses. Quittant en 2006 la direction du Centre dramatique national de Caen, il fut l'objet d'une violente polémique sur sa gestion (déficitaire). Et victime d'une quasi-interdiction professionnelle, comme si on voulait aussi lui faire payer à la fois sa radicalité - notamment au moment de la crise des intermittents - et une certaine propension à l'arrogance. Sa mise en scène des Cannibales était par ailleurs loin d'être irréprochable, confondant engagement et précipitation, confuse à force de survoltage.

Tant pis pour ceux qui pensaient en être débarrassé, Eric Lacascade est de retour dans le paysage théâtral. Les Estivants ressemblent à une réhabilitation artistique. Où le metteur en scène retrouve deux qualités essentielles : l'humour et le sens du rythme.

Adepte d'un théâtre très physique, Lacascade a toujours revendiqué l'héritage de la danse. Dans les Estivants, il se souvient de Pina Bausch quand il s'amuse à chorégraphier hommes et femmes séparément. Tandis qu'elles prennent le soleil sur des chaises longues, ils font la chenille et essaient de leur piquer en douce les bouteilles d'alcool. Entre elles et eux, la violence se dissout en une pantomime férocement dérisoire. E