Deux artistes «anthropologues» : c'est ainsi que Vincent Baudriller a défini les personnalités associées à la prochaine édition, du 7 au 27 juillet, du Festival d'Avignon (1), qu'il codirige et dont la programmation a été dévoilée hier lors d'une conférence de presse. Moment rare : l'un des deux artistes en question n'est pas seulement anthropologue, mais également allergique à toute exposition publique. Le metteur en scène suisse Christoph Marthaler a pour une fois accepté de sortir de sa tanière et s'est même fendu d'un discours, dont il est ressorti qu'il ne fallait pas «faire trop de théâtre dans un théâtre, parce que c'est comme un pléonasme» et que les initiales d'artiste associé (AA) l'avaient, en un glissement sémantique, conduit à l'andouillette (AAAAA). Mais, a-t-il conclu : «C'est un grand honneur d'être là.»
Tandem. Son camarade de promotion, l'écrivain Olivier Cadiot, est quant à lui beaucoup plus rompu aux relations publiques. Tous deux forment un tandem singulier, en phase avec un festival dont le programme s'écarte résolument de la tradition. Sur la grosse trentaine de spectacles annoncés, près des deux tiers sont des créations, et l'on pourra y découvrir plusieurs artistes méconnus. Deux productions de Marthaler sont à l'affiche : une création dans la cour d'honneur, en ouverture, dont le titre allemand, Papperlapapp, signifie peu ou prou «blablabla». Le metteur en scène compte y évoquer la mémoire des lieux, notamm