Le monocle de Serge de Diaghilev (1872-1929) était trompeur. Le créateur des Ballets russes avait l’œil bien aiguisé et il savait choisir les meilleurs artistes de l’époque - peintres, compositeurs, chorégraphes. Quitte à déclencher des scandales dans le public et dans la presse. La priorité donnée à l’artistique, la confiance faite aux créateurs, la rupture avec la tradition, la préférence pour les œuvres courtes, la volonté de faire de la danse un art total ont laissé de nombreuses traces, dans de nombreux pays, à commencer par la France.
En directeur avisé, il sélectionnait ses places de résidence, parmi lesquelles Monaco. Il n’est ainsi pas étonnant que la principauté et les Ballets de Monte-Carlo participent largement au centenaire de la compagnie russe, célébrée en France ces temps-ci.
Fidélité. Après le succès de ses saisons printanières à Paris et la présentation en 1909 d'une vraie compagnie de ballets, la troupe s'est établie en résidence à Monte-Carlo en 1911. A la disparition de Diaghilev, en 1929, elle prendra plusieurs noms au cours de ses directions successives, avant de disparaître en 1950. Cette histoire ne pourrait laisser qu'un lointain souvenir. La princesse de Hanovre et Jean-Christophe Maillot, directeur des Ballets de Monte-Carlo, en ont décidé tout autrement. En tentant de faire tenir un siècle d'art et de danse en une saison, les organisateurs, dont le Monaco Dance Forum (manifestation dédiée aux multimédia), ont concocté un programme