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Libération
Critique

Le voile sous toutes les coutures

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Performance . A Paris, trois créatrices abordent le thème, en mêlant humour et contestation.
publié le 6 avril 2010 à 0h00

La danse a décidément du mal à se défaire de ses voiles. Après ceux de Salomé, à laquelle elle est encore trop souvent associée, elle ne pouvait éviter le débat actuel sur le port du voile islamique, lié à celui sur l’identité nationale. Trois artistes femmes n’ont d’ailleurs pas attendu les polémiques pour se mettre à l’ouvrage et porter un regard à la fois personnel et politique sur l’étoffe en question, qu’il s’agisse de la lourde et impénétrable burqua ou du plus léger hijab.

Fusée. Le théâtre de la Cité internationale, à Paris, propose une réflexion sur la question en invitant trois créatrices, une danseuse, une performeuse et une plasticienne. Le débat passe par le corps et ses représentations. Avec VIP (Voile islamique parisien), la Parisiano-Marocaine Majida Khattari met en scène un défilé de mode qui varie en fonction de l'actualité, tout en maintenant le parallèle entre deux types d'enfermement, celui du voile intégral et celui du mannequin formaté à outrance. Elle désacralise le voile islamique pour en faire un accessoire vestimentaire et une matière à sculpter. La robe «puissance» et son drapeau américain fait de la femme une fusée ; la robe «martyr» est accommodée d'un sac à main en forme de bombe, et la dévoilée révèle (sauf le visage) un corps joliment féminin.

On l’aura compris, le programme concocté manie l’humour sans réserve. Ghazel, autre artiste plasticienne, née en 1966 à Téhéran, se filme dans de courtes séquences, vêtue d’u