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Libération
Critique

Lucinda Childs en trois temps

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Danse . La chorégraphe américaine au Théâtre de la Ville et à Marseille.
publié le 15 avril 2010 à 0h00

A70 ans, la chorégraphe Lucinda Childs occupe la scène française. Américaine, elle a toujours eu un lien particulier avec ce pays qui a régulièrement accueilli sa compagnie, qu'elle fonda en 1973 à New York. Nombre de ballets et de troupes hexagonales lui ont commandé des œuvres ou ont inscrit les siennes à leur répertoire. Elle revient au Théâtre de la Ville qui l'invite depuis 1983. A cette époque, elle avait présenté la première partie de Dance (chorégraphie de 1979) avec la scénographie et le film de Sol LeWitt.

Rupture. Cette fois, c'est le Ballet du Rhin, qui a remonté avec elle cette pièce emblématique, qui propose l'intégralité du spectacle. On retrouve les audaces que Lucinda Childs pratiqua dès les années 70, année où elle fut d'ailleurs invitée par le Festival d'automne. Issue de la Judson Church, un groupe pluridisciplinaire qui allait explorer des formes nouvelles d'expression en rupture avec celles du passé, notamment de la modern dance américaine, ses premiers solos révèlent une femme engagée, peu soucieuse comme tous ses camarades d'alors de plaire à la critique ou au public. Tantôt, elle disparaît dans une étoffe extensible. Tantôt, elle se fiche un panier à salade sur la tête et manie bigoudis et éponges.

Ces «exploits» de jeunesse la mèneront jusqu'à l'abstraction et au minimalisme, mouvement dans lequel elle rejoint de nombreux compositeurs et plasticiens, notamment Philip Glass et Sol LeWitt, totalement présents dans Dance