La Compagnie l’Avantage du doute tire son nom d’un spectacle du collectif flamand TG Stan, présenté en 2005 et fabriqué à partir d’improvisations et de témoignages. Les acteurs français de l’aventure se sont revus par la suite et ont décidé de travailler ensemble. De TG Stan, ils ont retenu l’art du paradoxe, une certaine façon d’aller et venir entre fiction et réalité, où les comédiens qui rentrent et sortent de leurs personnages deviennent leurs propres clowns. Ils ont conservé aussi l’idée de puiser en eux-mêmes la matière créative.
Tout ce que nous reste de la révolution, c'est Simon part d'un décalage générationnel. Le Simon du titre (Simon Bakhouche) pourrait être le père de ses trois jeunes partenaires féminines (Mélanie Bestel, Judith Davis, Claire Dumas).
Leur spectacle s'engouffre dans cette différence d'âge pour raconter une histoire de transmission et de rejet, où un vieux soixante-huitard se confronte à des jeunes femmes d'aujourd'hui que l'ancien combattant fascine, indiffère ou agace. La force première de Tout ce qui nous reste… réside dans son apparente sincérité. Tout sonne juste, les souvenirs de Simon qui a tout connu (la Californie en 1967, la Sorbonne occupée, le militantisme, la drogue, l'amour libre, le suicide des proches) et les interrogations de ses «filles», à l'heure du chômage de masse, du cocooning et de l'individualisme.
Jusqu'à ce moment où, à l'occasion d'un dîner en famille, le désarroi de Judith parvient à mettre simultanémen