En 1845, Henri David Thoreau part vivre seul en forêt, dans une cabane qu’il construit de ses mains. Durant deux ans et deux mois, il se retire sur les berges de l’étang de Walden (Massachussets), pour écrire et faire l’expérience d’une vie simple réduite à l’essentiel, à l’écart de la société industrielle naissante. L’occasion d’une réflexion sur la technique et sa place grandissante dans la vie «moderne». Récupérée par les écologistes, sa pensée revient aujourd’hui sur le devant de la scène, faisant de Thoreau l’apôtre malgré lui de la décroissance.
Une vision réductrice, d'après le metteur en scène Jean-François Peyret, qui évoque dans la revue Patch un Thoreau plus politique : «Le contestataire par excellence, l'inventeur de la désobéissance civile, l'abolitionniste entêté, le critique de la vie quotidienne, le contempteur du travail aliénant - son précepte : gagner moins pour vivre mieux - […] qui depuis sa cabane dans les bois, vitupérait contre l'époque et l'esprit commercial du libéralisme naissant, dénonçait l'aliénation et prônait une vie libre.»
Saison. Après ses travaux sur Turing, Darwin et Galilée, Jean-François Peyret prend la clé des champs, avec en poche Walden, le roman-essai de 1854 devenu un classique de la littérature américaine. D'après le metteur en scène, «la vie dans les bois peut se révéler de manière paradoxale un bon observatoire pour interroger le rapport de l'homme à la technique».
La «cabane