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Critique

Berlin installe «Moscou» à Saint-Etienne

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Festival. Satisfecit pour le collectif belge Berlin et le hip-hop de Melting Force.
publié le 6 juillet 2010 à 0h00

Saint-Etienne reste perçu comme une ville minière avec ses crassiers ; mais son passé de cité ouvrière a bien évolué. Au point que, lorsque l’on se déplace à l’étranger, certains s’intéressent à son avenir. La biennale de design, le musée d’art contemporain, celui de la mine aussi, sont devenus des références tant pour les professionnels que pour les touristes.

Mais Saint-Etienne reste discrète en gérant la nouveauté, tout en conservant un attachement à son vécu. Du coup, la ville ne vire pas au parc d’attraction. Le festival des 7 collines est à son image. Initiée par Jean-Philippe Mirandon, toujours directeur, la manifestation a grandi, marche par marche, sans chercher à tout prix l’avant-première, l’exclusivité, mais en fabriquant un espace festif pour tous les Stéphanois. Consacré surtout à la danse et au cirque, ce qui n’exclut pas d’autres disciplines, le festival tient une ligne, proche des artistes engagés. Tout est fait pour réveiller la France qui dort, même si elle se lève tôt.

Dictature. Deux spectacles sont particulièrement révélateurs de cette démarche. Localisé à Anvers, le collectif Berlin - dont on parle fréquemment - propose sous son chapiteau, peu orthodoxe, rouge de surcroît, un portrait de la ville de Moscou (après d'autres cités auscultées, du village américain de Bonanza à Jérusalem). A la démarche documentaire, avec des entretiens de personnes fort bien choisies, s'ajoutent un traitement musical très singulier avec un petit orchestre ch