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Libération

Charmatz, musée sauvage

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Le chorégraphe revisite la mémoire de la danse.
La Danseuse malade de Boris Charmatz. (Fred Kihn)
publié le 6 juillet 2010 à 0h00

Le chorégraphe et danseur Boris Charmatz, directeur du musée de la danse-centre chorégraphique national de Rennes et de Bretagne, sera l'an prochain l'artiste associé du Festival. Pour cette édition, il présente deux pièces qui exhument la pensée de deux grands artistes, Tatsumi Hijikata pour la Danseuse malade et Merce Cunningham pour Flip Book. Ces derniers temps, on a pu voir de nombreux spectacles qui s'emparaient de la question de la mémoire, de la conservation et bien sûr de la transmission. La disparition récente de trois chorégraphes dont les œuvres n'ont pas fini de nous interroger - Pina Bausch, Merce Cunningham et Odile Duboc, chez qui Boris Charmatz fut interprète -, a accéléré les questionnements du chorégraphe autour du musée de la danse.

Bien sûr, il ne s'agit pas pour lui d'une seule démarche de conservation, mais bien de réactiver ce que l'histoire aurait tendance à vite enfouir, surtout lorsqu'il s'agit d'auteurs qui n'ont eu droit qu'à une reconnaissance de quelques pairs. C'est là, justement, que Boris Charmatz intervient. Danser avec Jeanne Balibar la Danseuse malade, en référence à l'un des textes du Japonais Hijikata, jamais traduits en français, c'est relier le spectateur avec une œuvre inédite et qui pourtant fait référence à des auteurs français, comme Artaud ou Genet.

Proposer une lecture de Cunningham hors du cadre de l'hommage est aussi risqué. Avec Flip Book, le chorégraphe feuillette l'album photo de son aîné.