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Libération
Critique

«La Mort d’Adam», fumeux volcan

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Réunion . Etrange voyage sur le piton de la Fournaise de Jean Lambert-wild.
publié le 13 juillet 2010 à 0h00

Il y a cinq ans, Jean Lambert-wild était revenu du Brésil avec des Indiens d'Amazonie et un spectacle sur le rêve, intitulé Mue. Allongés sous le ciel étoilé dans le parc du château de Saumane, les spectateurs étaient invités à revivre une cérémonie rituelle dont les enjeux ne résistaient pas au chant des cigales.

Directeur du Centre dramatique national de Caen, Jean Lambert-wild sait où il va : il entend mener à bien une œuvre totale «qui ambitionne de relier toutes les parts d'une vie, parfois réelle, parfois imaginaire». Avec la Mort d'Adam, il se propose de repartir en enfance, sur l'île de la Réunion, où il est né. Il offre au public un voyage à plusieurs niveaux : assise à une table, au pied de la scène, une narratrice (Bénédicte Debilly) prend en charge le récit des origines. Sur le plateau est projeté un film où apparaissent, outre un enfant, deux acteurs - Lambert-wild lui-même et Jeremiah McDonald. Tous deux sont également présents en chair et en os, même si leurs apparitions et disparitions tiennent plutôt de la magie et ressemblent à des projections d'hologrammes. Dans le film, un homme (pyjama et crâne rasé : Jean Lambert-wild en tenue de rêveur) est tiré au bout d'une corde jusqu'au sommet du piton de la Fournaise, par un autre qui lui ressemble. On dirait une marche sacrificielle : le Minotaure rôde là-haut. Les images retravaillées des champs de lave sont très réussies et l'association entre volcan et labyrinthe judicieuse. Le tout r