Elle arrive, Philippe Ménard, alias la Phila, en robe de bure et bottes de caoutchouc. La couleur est le blanc, pour cette création un peu spéciale dans le cadre des Sujets à vif proposés par la SACD (Société des auteurs compositeurs dramatiques) en collaboration avec le Festival d’Avignon.
On avait quitté la Phila avec le spectacle P.P.P. (Position parallèle au plancher) où la jongleuse maniait des boules de glace pour enterrer sa vie de garçon. Là, dans le jardin de la Vierge, elle quitte le cirque. Plus de numéro, de prouesse. Le propos, plastique, et relié au poète écrivain Anne James Chaton. Lui est en noir devant un micro pour livrer un texte martelant de courtes phrases sonores qui consignent les miracles, genre Bernadette Soubirous, avec beaucoup de distance. Des sacs sont balancés d'une fenêtre et tombent sur la scène. Blancs, ils contiennent des glaçons pillés, gérés par Rodolphe Thibaud. Philippe Ménard les transporte jusqu'à l'avant-scène. C'est lourd, épuisant. La fine Phila a bien du mal, tel son père qui trima dur sur les chantiers navals, en bon Français pas riche. Cette apparition de l'ouvrier dans le spectacle est autrement plus importante que celle de la Madonne de la fin, un peu bâclée avec ses lunettes de star qui scintillent sous un voile virginal.
Dans cette 64e édition d'Avignon, les spectacles se répondent ou s'alimentent, on pense aux furibondes, ouvrières elles aussi, d'Angélica Liddell (La Casa de la Fuerza). La glace ch