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Libération

La culture défend son territoire

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Budget . Le milieu redoute les coupes.
publié le 16 juillet 2010 à 0h00

On est encore loin de la grande mobilisation autour des intermittents du spectacle à l’été 2003, mais la manifestation des professionnels de la culture, hier dans les rues d’Avignon, traduit l’inquiétude du milieu. Réunis sur le parvis du Palais des papes, quelque 1 200 manifestants ont descendu la rue de la République avant d’«occuper» symboliquement le cloître Saint-Louis, siège du festival, où un débat s’est engagé avec notamment des responsables politiques de gauche (Pierre Laurent pour le PCF, Claude Bartolone et Sylvie Robert pour le PS).

La banderole en tête du cortège donnait le ton, très politique, de la mobilisation : «L'art et la culture contre la réforme des collectivités territoriales.» Peu de pancartes humoristiques («Non aux arts cosy»), à peine un slogan dérivé de l'actualité - «De l'argent pour la culture, pas pour Bettencourt» -, artistes et professionnels avaient hier la mobilisation sérieuse.

De fait, la crise qui secoue le milieu va au-delà des traditionnelles revendications pour le maintien des subventions. Alors que les collectivités locales assurent plus des deux tiers des financements du spectacle vivant, l’augmentation, non compensée par l’Etat, des charges qui pèsent sur elles, pousse déjà certaines à des coupes sombres dans les budgets culturels. A court terme, des dizaines de structures (compagnies, orchestres, lieux de diffusion) sont menacés de disparition. Et ce alors qu’une baisse sensible des crédits du ministère de