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Analyse

Avignon, des pains sur les planches

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Le Festival suscite la polémique, autant pour des motifs politiques qu’en raison d’une programmation atypique.
publié le 24 juillet 2010 à 0h00

Spectacle d’ouverture sifflé dans la cour d’honneur, commentaires au vitriol sur «l’élitisme» de la manifestation, le Festival d’Avignon, qui s’achève mardi, n’aura pas dérogé à une tradition polémique qui dure depuis… 1947, l’année de sa création. Pas une édition sans spectateurs déçus, sans bagarres entre traditionalistes et innovateurs, ou entre Avignonnais et Parisiens. Depuis Jean Vilar, la ligne n’a guère changé : le Festival est un lieu de création et de découvertes, bien plus qu’un sanctuaire du patrimoine. Mais la querelle des anciens et des modernes s’y rejoue tous les ans.

La programmation 2010, avec sa quasi-absence de pièces du répertoire, ses adaptations de textes non théâtraux, ses performances, ses spectacles de danse, sa présence de nombreux artistes peu connus, avait préparé les bâtons pour se faire battre. «Avignon cultive ses manies», titrait le Figaro à la veille de l'ouverture. Au final, on est resté loin de la virulence de 2005, quand plusieurs personnalités éminentes - dont Régis Debray - dénonçaient l'abandon du «théâtre de texte». En fait, l'enjeu véritable de la querelle est peut-être bien politique, et tourne autour du renouvellement ou non du mandat des deux directeurs, qui s'achève en 2011.

Retour sur le film des événements. Mercredi 7 juillet, 22 heures : dans la cour d'honneur du palais des Papes, Frédéric Mitterrand, ministre de la Culture, est venu assister au spectacle d'inauguration du 64e Festival. Avant l'extin