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Libération

Dévotion corps et âme

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La danse a offert de belles performances physiques.
publié le 27 juillet 2010 à 0h00

Le corps tel qu’il est, ou plutôt qu’il déborde : Avignon 2010 a su nous le faire aimer, comédien, danseur, circassien ou lecteur. Cet excès de présence physique est une réponse des artistes en réaction aux injonctions hygiénistes et autres interdits afférents qui nous cernent.

Aux Sujets à vif, le programme danse du Festival, Agnès Sourdillon s’est pointée en fée bonbon, mixée à un soldat de plomb pour défendre une femme grande ouverte. Thomas Lebrun a mis en scène le danseur Alexandre Bado, dans le costume du Christ de Rio pour un carnaval à corps perdu bleu azur. Philippe Ménard a enterré sa vie de garçon pour devenir une Madone top model de bonne conduite.

Chez Platel, des artistes de cabaret ont fermé boutique. «Trans», «trav» : la bande a ému. La capacité de tendresse du chorégraphe est infinie. Aimer autant ces physionomies marquées, fatiguées, et les mettre en scène avec tant d’écoute et de simplicité est en soi un acte militant et poétique.

Quant aux hirondelles d’Anne Teresa De Keersmaeker, elles n’ont pas fini de tourner dans nos têtes. A même le béton de la cour de récré du cloître des Célestins, la chorégraphe belge a dessiné une danse légère et crissante, ininterrompue, pour que tout reprenne quand tout finit. Par exemple lorsqu’un adolescent gît au sol, abandonné à sa nudité.

Avec la Danseuse malade ou Flip Book, Boris Charmatz a activé son musée de la Danse (CCN de Rennes) avec un rappel de l'œuvre de Tatsumi Hijikata que l'histoire de la discip