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Libération
Interview

«Les créationssont des mues successives»

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Olivier Dubois signe «Révolution», où douze femmes dansent autour d’une barre verticale.
publié le 25 janvier 2011 à 0h00

Olivier Dubois, danseur et chorégraphe, présentait sa première pièce en 1999. Depuis, il ne cesse de surprendre, avec sa version du faune de Nijinski à Avignon ou un hommage à Frank Sinatra. Une même logique de l'endurance avec Révolution, qu'il évoque ici.

Votre spectacle est présenté dans le cadre de «Sexy Scènes». Sexy, est-ce le mot juste ?

Je ne sais pas. Erotique, oui ; dès qu’un corps est exhibé. Au moment de l’arrivée sur le plateau, et de l’accueil par le regard du spectateur, il y a acte érotique. Mais mon propos est plutôt d’éviter le sexy. Douze femmes autour de barres verticales, c’est un piège, le mistigri qu’on doit démasquer au plus vite pour passer à autre chose. On le fait dès le début, le noir des costumes, le contact de la main nue sur une barre dressée, c’est dit et puis on va ailleurs.

Le titre Révolution est sans équivoque.

J'ai mis cette phrase en exergue : «Je souhaiterais faire entendre le sombre hurlement de la Résistance.» Il ne pourrait pas y avoir de version masculine de ce spectacle. Seules des femmes peuvent faire trembler ainsi la terre. Les danseuses en ressortent lessivées et, curieusement, après le spectacle on s'est retrouvé chez moi à faire la fête jusqu'à 5 heures du matin. Je leur tire mon chapeau. Il faut de l'expérience pour cela. Les douze sont des bourlingueuses, elles ont de la bouteille.

Elles sont pourtant très différentes…

Ce que je souhaitais. On a travaillé sur Ravel, les Folles de mai, le thème de la révolution… Elles bossaient sur ces questions et faisaient des exposés aux autres. J'ai aussi choisi des danseuses ayant envie de prendre la parole et d'être entendues