La soirée commence à 19h30 et s'achève quatre heures plus tard. A l'Odéon, ils sont nombreux ceux qui ne reviennent pas dans la salle après l'entracte de Koniec (la Fin), nouveau spectacle en polonais surtitré de Krzysztof Warlikowski. Les raisons de déserter ne manquent pas. La première partie (plus de deux heures trente) tient de l'ersatz théâtral. Le style du metteur en scène est bien là (pulsation musicale au rythme d'un cœur qui bat, dilatation du temps jusqu'à l'hypnose, maîtrise scénographique, goût pour la superposition des textes et des références, excellence des comédiens). Mais la machine est en roue libre, en bonne partie faute de carburant (de texte), et la soirée, à mesure qu'elle avance, devient fatigante.
Les partants ont des excuses, mais ils ont tort. De la deuxième partie, toute d'intelligence, de mélancolie et de délicatesse, il n'y a pas une seconde à jeter. Il faudrait donc prendre le titre de la pièce au pied de la lettre et ne voir de la Fin que… sa fin. Mais comme il n'est pas simple d'acheter un billet pour 19h30 et d'arriver à 22h20, le meilleur moyen de s'offrir une heure de théâtre exceptionnel reste encore de supporter ce qui précède. Et de s'y intéresser a posteriori : ce qui ressemble à une impasse n'est peut-être qu'une marche d'approche.
Bancale. Reprenons. La Fin est essentiellement construite sur trois textes: un extrait du Procès de Kafka, Nickel Stuff, scénario d'un fil