La base de données est un bouquin de 400 pages publié aux Etats-Unis en 1996 et traduit en France dix ans plus tard (Editions Allia). Dans Please Kill Me, Legs McNeil et Gillian McCain entreprennent de raconter «l'histoire non censurée du punk», ou plutôt de la faire raconter par ses acteurs, le livre étant intégralement constitué de témoignages - McNeil est l'un des fondateurs, en 1974, du fanzine Punk. Le punk dont il est question n'a rien à voir avec les crêtes et autres épingles à nourrice auxquels on associe communément le mot. Et il n'a rien d'anglais : les Sex Pistols et leurs divers épigones britanniques y sont à peine mentionnés. Please Kill Me a pour épicentre le New York des années 70 et pour quartier général, le CBBG, boîte du Lower East Side ouverte en 1973, fréquentée notamment par les Ramones. Mais il a aussi des racines dans le Michigan natal d'Iggy Pop, le fondateur des Stooges.
Chaos. Livre vivant, même si jonché de morts par overdose, Please Kill Me n'a pas la prétention de l'épopée, et ce n'est pas ainsi que le metteur en scène Mathieu Bauer l'aborde. Ni revival, ni plongée nostalgique, son spectacle tient plutôt de la lecture partagée : il s'agit de feuilleter le livre en compagnie des spectateurs, comme lui-même l'a fait sans doute la première fois qu'il est tombé dessus et comme lui et les interprètes ont procédé durant les répétitions. Sur scène, il ne cherche pas non plus à reconst