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Critique

Mitterrand, le vieil homme et la mort

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Théâtre . A l’Odéon, «Adagio» d’Olivier Py s’attache aux dernières années du pharaon socialiste. Une méditation sur le pouvoir et la maladie.
publié le 21 mars 2011 à 0h00

Un mur de livres, c'est la première image qui s'offre aux spectateurs de l'Odéon à Paris. Présence écrasante, le décor de Pierre-André Wietz évoque moins une bibliothèque qu'une crypte. Olivier Py intitule le spectacle qu'il consacre à François Mitterrand Adagio, ce qui renvoie à l'idée de lenteur et de majesté. Cet adagio, Py le conçoit comme une marche au Panthéon, non pas la marée de roses rouges du 21 mai 1981, mais une descente au tombeau qui pourrait avoir pour épigraphe «Aux grands hommes, le théâtre reconnaissant».

héroïque. De tous temps, le pouvoir a été un bon client pour la scène, mais si les humoristes n'hésitent pas à s'emparer des hommes politiques contemporains (leur principal fonds de commerce), le théâtre «sérieux» préfère, en général, repasser par les classiques (les Grecs, Shakespeare) et la métaphore.

Avec Mitterrand, Olivier Py n'en est pas à son coup d'essai. Dans Requiem pour Srebrenica (1998), spectacle-pamphlet qui dénonçait la passivité des Européens - et de la France - face aux massacres ethniques en Bosnie, il avait déjà mis en scène la visite de Mitterrand à Sarajevo, en juin 1992. Une séquence qu'il reprend presque telle quelle dans Adagio.

Utilisant discours, déclarations et témoignages, Adagio n'est pas une reconstitution historique, plutôt une méditation sur le pouvoir et la mort. En courtes séquences, Py déroule le fil - pas toujours chronologique - des deux septennats, hantés par la maladie

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