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Critique

Via Katlehong fait son tapage à Paris

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Chorégraphie . La compagnie sud-africaine installe sifflets et grelots au théâtre de Chaillot.
publié le 21 mars 2011 à 0h00

Neuf cultures de danses traditionnelles, onze langues officielles, et divers mouvements plus contemporains ; c'est cela qui constitue le répertoire sud-africain. Là où le groupe Via Katlehong Dance puise, tout en apportant sa propre inventivité pour développer un langage contemporain. «La pantsula, dit Vusi Mdoyi, un des danseurs et fondateurs de la compagnie, c'est une danse, un langage de survie. On pourrait la rapprocher du hip-hop. C'est une langue de la rue, originale, inventée pour que le message passe vite entre nous.»

«Tap-dance». Les Via Katlehong sont spécialistes du gumboots, perpétuant cette forme d'expression créée par les mineurs sous l'apartheid. Il s'agit d'une danse du défi où la performance rythmique est essentielle. Frappant sur les cuisses, les mollets et les bottes en caoutchouc, avec parfois des grelots, utilisant aussi le sifflet comme mode de communication, les danseurs produisent du son, une partition musicale que l'on pourrait rapprocher de la tap-dance noire américaine. «Faire du bruit, dit Vusi Mdoyi, c'est important en Afrique du Sud. C'est une façon de communiquer et d'exprimer la vie.»

Katlehong Cabaret, le spectacle conçu par la chanteuse-chorégraphe Hlengiwe Lushaba, dont il signe la chorégraphie, est en effet tapageur. Prenant la forme d'un spectacle de cabaret, comme son nom l'indique, sous la direction artistique du comédien Siphiwe Nkosi, il n'a d'autre but que