L'annonce, vendredi 8 avril, du non-renouvellement du mandat d'Olivier Py à la tête de l'Odéon-Théâtre de l'Europe et de son remplacement en mars 2012 par Luc Bondy continue de faire des vagues. Le Parti socialiste, par la voix de Patrick Bloche, a interpellé hier Frédéric Mitterrand lors de la séance de questions à l'Assemblée. Pour Libération, le ministre de la Culture revient sur la polémique.
Le non-renouvellement du mandat d’Olivier Py, alors que son bilan a été unanimement salué, suscite l’émotion. Pourquoi cette éviction ?
Je n’ai pas manqué moi-même de saluer ce bilan et de le lui dire. A 40 ans, Olivier Py s’est retrouvé à la tête de l’Odéon, avec le plein soutien de l’Etat, et comme il était talentueux et ardent, il est assez logique qu’on ait un bon bilan. Pour autant, quand on vous donne un outil formidable et que vous faites quelque chose de bien, cela ne vous rend pas propriétaire de l’outil.
Mais cela n’explique pas votre décision…
Il est important que les directeurs de théâtres nationaux puissent définir avec le ministre une stratégie d’ensemble, ce qui ne veut pas dire une volonté de contrôle de ma part. Prenons un exemple. Jean-Louis Martinelli, qui arrivait à la fin de son troisième mandat aux Amandiers de Nanterre. Il y avait une forte pression, y compris au ministère, pour dire : «Trois mandats, cela suffit.» Mais moi, j’ai dit : «Je veux voir Martinelli.» Nous avons parlé longuement, du travail, de Nanterre. Et j’ai infléchi l’attitude générale, j’ai décidé de le renommer et je m’en félicite chaque jour. Nous ne sommes pas devenus amis, mais nous avons bien travaillé ensemble. J’ai vu Olivier Py à plusieurs reprises, do