On avait découvert Mathurin Bolze au cours de la tournée du Cri du caméléon, du chorégraphe Josef Nadj. Acrobate né en 1974 à Lyon, issu du Centre national des arts du cirque, il fait partie d'une nouvelle génération qui surfe sur les genres et les barrières entre les arts, travaillant autant avec des chorégraphes que des metteurs en scène ou circassiens. On le retrouva ensuite avec bonheur dans trois créations de François Verret. L'angelot voltigeur s'y illustrait avec grâce et précision.
Le cirque, chez lui, qu'il soit interprète ou concepteur, est toujours une histoire de poésie pure. Le dernier spectacle de la compagnie MPTA (les Mains, les Pieds et la Tête aussi), qu'il a cofondé à Lyon en 2001, défie les lois de la pesanteur. Mathurin Bolze a d'ailleurs participé aux travaux de recherche chorégraphique en apesanteur menés par Kitsou Dubois. Dans le récent Du goudron et des plumes, il liait avec élégance le cirque et la danse dans un décor, plateforme en parfait déséquilibre.
Mais Mathurin Bolze a le pied marin et malin. Le théâtre des Célestins, qui s'ouvre tous les ans à de jeunes artistes, lui confie la boutique pendant une quinzaine de jours. A lui de jouer pour une carte blanche qui affirme ses convictions et ses élans. Pour cette opération dite «utoPistes», il convie d'autres aventuriers pour des soirées composées, interdisciplinaires. Il y reprend Du goudron et des plumes, de demain à dimanche, et lance des invitations à des musiciens, de