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Stuart Seide fait feu de tout «Bois»

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Théâtre. A Lille, le metteur en scène new-yorkais s’attaque au poème de Dylan Thomas, dont il fait entendre l’ampleur et le charme.
publié le 12 mai 2011 à 0h00

Nuit «noire de bible» sur un port de pêche du pays de Galles. Tout le village est endormi et rêve. «Chut ! Les bébés dorment, les fermiers, les pêcheurs, les marchands et les retraités, le cordonnier, l'instituteur, le facteur et l'aubergiste, le croque-mort et la femme de peu, l'ivrogne, la couturière, le prédicateur, le policier, les marchandes de coques aux pieds palmés et les épouses proprettes.» (1)

Dylan Thomas acheva Au bois lacté quelques mois avant sa mort, à 39 ans. Parti en tournée promotionnelle à New York, descendu au Chelsea Hotel, il enchaîna les cuites mémorables et, poumons et foie en compote, ne se releva pas de la dernière, le 9 novembre 1953, à la White Horse Tavern de Greenwich Village. «Dix-huit whiskies, record battu», ce sont les derniers mots que lui attribue la légende.

Défi. Ecrit pour la radio, le poème fut diffusé dès 1954 par la BBC - parmi les interprètes, Richard Burton -, puis en français sur la RTF en 1955. Le théâtre s'est plus rarement emparé d'une œuvre dont la représentation pose quelques problèmes. A commencer par le nombre de personnages - une bonne soixantaine, entre morts et vivants, sans compter les chevaux, vaches, ânes, cochons, coqs et autres lapins.

En avril 1999, Xavier Marchand en donnait une version particulièrement aboutie au Théâtre Gérard-Philipe de Saint-Denis. Stuart Seide relève à son tour le défi à Lille, au Théâtre du Nord, qu’il dirige depuis douze ans et où il vient