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Critique

Halprin «Parade» à nouveau

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Danse . A Paris, Anne Collod reprend cette œuvre emblématique de 1965 dans laquelle la chorégraphe américaine mêlait nudité et engagement politique.
publié le 14 juin 2011 à 0h00

Ce n'est pas la coquetterie d'une chorégraphe qui s'ennuierait de l'époque actuelle et irait retrouver de l'énergie et du désir chez les artistes américains des années 60, ni un simple travail d'historienne qu'Anne Collod met en place en réinterprétant Parades & Changes, Replay in Expansion, créé par Anna Halprin et Morton Subotnick en 1965. Danseuse, chercheuse, formée à la cinétographie Laban, système d'analyse et d'écriture du mouvement, Anne Collod cofondait en 1993 le Quatuor Albrecht Knust auquel on doit notamment une géniale reconstitution du Faune de Nijinsky mais qui se sépara en 2001, chacun des membres étant appelé à d'autres fonctions.

Verticale. C'est avec sa nouvelle compagnie, ...& alters, qu'Anne Collod vient de terminer un travail commencé en 2003 avec Anna Halprin. En 2008, elle avait présenté une première réinterprétation en connivence avec l'auteure, mais il manquait des séquences de la pièces originelle faute d'argent et de matériel - comme la partition qui ouvrait sur la verticale à partir d'une tour d'échafaudages. Relire et relier le passé n'est pas ici un exercice de style. Il s'agit bien de réactualiser des principes et des pensées qui avaient cours dans les années 60 aux Etats-Unis : la transdisciplinarité, la mixité raciale et sociale, la démocratie sur la scène, le lien entre la vie quotidienne et l'acte artistique, l'engagement politique et social, la nudité... tout ce qui a fait que la pièce fut interdite p