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Libération

L’appel de la nature

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Deux époques en deux pièces libres présentées par Cecilia Bengolea et François Chaignaud.
publié le 8 juillet 2011 à 0h00

Vers 1910, le musicien tchécoslovaque François Malkovsky débarque à Paris. Isadora Duncan y donnait un récital. Il est sous le choc. Il se consacre alors à la danse et met au point une technique et une esthétique fidèles aux idéaux de liberté de l’Américaine aux pieds nus. Le goût pour l’Antiquité grecque, l’observation de la nature et des animaux vont nourrir sa danse, liée au mouvement naturiste de l’époque et au mouvement «naturel» de l’enfant. Beaucoup moins connu qu’Isadora Duncan - il ne fut jamais le chef de file d’une école -, son enseignement s’est développé, jusqu’à être utilisé dans les établissements scolaires, dans les années 50, pour développer la motricité des enfants, ou par des amateurs. Cecilia Bengolea et François Chaignaud, chorégraphes qui, pour cette édition, relient les époques, l’ont découvert via Suzanne Bodak, qui fut l’une de ses élèves.

Distance critique. Elle est d'ailleurs présente dans le spectacle Danses libres au côté des chorégraphes et de deux autres jeunes danseurs. Il ne s'agit pas seulement d'un travail de reconstitution ou de remontage des œuvres originelles, mais d'une lecture qui adhère au passé ou, au contraire, le met à distance critique.

Présenté l'an passé au festival Uzès Danse, dans les champs, les arbres et sur une scène en plein air, la pièce a bien des vertus. Celles de donner l'envie de gambader, de retrouver les rondes enfantines, le sautillement, les suspensions, les poses exagérées, les jeux avec l