Menu
Libération

Macaigne : inspire, Shakespeare

Article réservé aux abonnés
Habitué aux adaptations modernes et rageuses, le jeune metteur en scène pose un Hamlet explosif aux Carmes.
publié le 8 juillet 2011 à 0h00

«Je ne sais pas si c'est compréhensible, ce que je dis.» La phrase revient souvent et s'adresse autant à lui-même qu'à son interlocuteur. Elle traduit moins une inquiétude qu'un constat : avec le monde compréhensible, Vincent Macaigne semble toujours en léger décalage. Barbe, cheveux longs, visage creusé, regard intérieur, allure d'étudiant attardé… le look n'est pas étudié. Il pourrait sortir d'un roman de Dostoïevski, un auteur qu'il a beaucoup fréquenté et dont il a tiré, il y a trois ans, une adaptation de l'Idiot pleine de fureur.

«Explosion». Au cloître des Carmes, en ces derniers jours de juin, Vincent Macaigne répète Au moins j'aurai laissé un beau cadavre, une variation à partir de l'histoire de Hamlet. A douze jours de la première, le spectacle n'est pas prêt. Cela inquiète son metteur en scène, mais moins que si c'était l'inverse. Sa préoccupation du moment, c'est que l'herbe qui recouvre le plateau soit «trop propre» et la première partie «trop classique», «pas assez épuisante». Il est capable de tout casser d'ici la première ; d'ailleurs il dit n'avoir pas la moindre idée de la durée du spectacle. «Au début, c'était quatre heures ; là, peut-être deux heures. Je ne sais pas.» Tiraillé entre des exigences contradictoires, il n'a pas l'air de le vivre mal. «Je suis obligé de mettre en forme pour que ce soit audible, mais il faut aussi laisser libre cours à l'explosion.»

Les idées