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«Matière» tendre

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Anne-Karine Lescop réadapte une chorégraphie d’Odile Duboc avec 16 danseurs de 6 à 11 ans.
publié le 8 juillet 2011 à 0h00

Ils arrivent tranquillement. Ils ont l’habitude, depuis janvier, de venir travailler chaque semaine avec la danseuse Anne-Karine Lescop qui fut, entre autres chorégraphes, interprète chez Odile Duboc. Agés de 6 à 11 ans, ils sont scolarisés à l’école élémentaire du quartier de Monclar, où est prévue, en 2013, l’ouverture d’un nouveau lieu de répétitions et de résidence du Festival.

Pour ce projet d’action artistique, la danseuse a choisi de transmettre une pièce d’Odile Duboc, décédée en avril 2010, et de réactiver par là même non pas une forme et des pas, mais des modes de pensée, de circulation de cette pensée entre les corps.

La chorégraphe, avant sa disparition, a rédigé un testament qui n'autorise pas le remontage de toutes ses pièces. Elle avait donné son accord pour le Petit Projet de la matière, initié par Anne-Karine Lescop. Une recréation pour les enfants de cette pièce qui marqua son époque par la liberté des interprètes, l'équilibre entre improvisation et écriture, et un rapport sensuel et ludique aux objets scéniques créés par la plasticienne Marie-José Pillet.

Anne-Karine Lescop, le visage encore rayonnant de plaisir, en parle comme d'une pièce libératoire et fondatrice «qui annonçait les versions du Boléro. C'est inoubliable. On a passé cinq mois à construire tous ensemble. On s'est rué sur le grand matelas d'air, au début à nos dépens, car la masse projetée de l'un faisait qu'on s'envolait. On avait le dos cassé et l'on repartait l