Quarante ans plus tard, Théâtre ouvert retrouve la chapelle des Pénitents blancs, là où tout a commencé, en 1971, sous l’égide d’un zébulon à cheveux longs, journaliste à France Culture et surtout passionné de théâtre et d’édition. Son idée : faire entendre des textes contemporains, rapprocher auteurs, acteurs et metteurs en scène.
Aventure marginale conçue dans l’urgence, Théâtre ouvert a tout simplement inventé une nouvelle façon de faire du théâtre, à travers notamment la notion de «mise en espace» : une mise en scène simplifiée, répétée en quelques jours, centrée sur le texte et son écoute.
Micheline et Lucien Attoun peuvent se vanter de plusieurs aventures majeures : Bernard-Marie Koltès, Jean-Luc Lagarce ou Didier-Georges Gabilly ont pratiquement «débuté» à Théâtre ouvert. Rencontre avec des mômes septuagénaires qui se chamaillent et n’ont jamais perdu la flamme.
Genèse
Lucien Attoun : En 1970, je suis envoyé spécial de France Culture à Avignon. J'invite Jean Vilar et Georges Wilson, qui se décommandent au dernier moment. Je fais quand même l'émission, avec André Benedetto [fondateur du festival off, ndlr], et je décide de rentrer à Paris. Quelqu'un frappe à la vitre de ma voiture : c'est Jean Vilar, qui s'excuse de ne pas être venu parce qu'il a dû aller voir son dentiste. Je lui lance: «Vous ne faites rien pour la jeune création.» Il me répond : «Je vous mets au défi de me proposer quelque chose.»
Micheline Attoun : Q