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Critique

«Gourdin» tsoin tsoin

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Festival d'Avignon 2011dossier
Avignon. A force d’effets grotesques éculés, la pièce de Sophie Perez et Xavier Boussiron déçoit, malgré quelques réparties.
publié le 15 juillet 2011 à 0h00

Question matos, rien à dire. Décors, costumes, masques, maquillages, accessoires : les spectateurs qui se bousculent dans le gymnase du lycée Mistral ont droit à la totale. Avec, en prime, une reconstitution sur scène de l’un des plus beaux lieux du festival, le cloître des Célestins (… ses deux platanes et ses arches).

Peut-être une private joke de Sophie Perez et Xavier Boussiron, les deux auteurs de cet Oncle Gourdin, qui auraient préféré les vieilles pierres prestigieuses au gymnase pourri. Et qui, dans les premières minutes du spectacle, laissent à croire qu'ils ont décidé de se venger. Grimés en lutins antipathiques, les cinq acteurs entreprennent de scier, casser ou déchirer tous les éléments qui leur tombent entre les mains : chaises, planches, costumes, animaux en peluche ou tête de gorille en polyester.

Entre mesquinerie et rage destructrice, la séquence se prolonge et s'étiole, comme une impro qui tourne court. Le reste le confirme, les lutins d'Oncle Gourdin sont des faux méchants, et leurs provocations des pétards mouillés. Quand ils feignent de s'endormir les uns et les autres en lisant du Claudel («Qu'est-ce que c'est chiant !»), quand ils se moquent de Jean Vilar en imitant sa voix, ou qu'ils font de leur petite parade nihiliste un décalque à peine exagéré du Festival off dans sa version la plus lamentable, on se prend à espérer que quelque chose adviendra.Mais il ne suffit pas d'empiler les bûches du grotesque et de s'agiter