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«Clôture de l’amour», chemin de rounds

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Avignon . Ecrite et mise en scène par Pascal Rambert, la pièce exhibe un couple qui se déchire à coups de monologues violents.
publié le 19 juillet 2011 à 0h00

Deux coups-de-poing d'une heure chacun, ainsi résumera-t-on Clôture de l'amour, la pièce écrite et mise en scène par Pascal Rambert. Décor : un plateau de théâtre vide, aux parois plaquées de gris, avec néons en guise de spots. Personnages : deux acteurs (ils pourraient être danseurs), qui portent d'ailleurs les prénoms de leurs interprètes, Audrey (Bonnet) et Stan (Nordey). Sujet : une rupture amoureuse, sous forme de deux longs monologues. Un combat de boxe donc, en deux rounds au scénario identique, même si les rôles sont inversés ; tandis que l'un assène les coups, l'autre encaisse, massacré sans broncher. A la fin, tous deux sont à ramasser à la cuillère. On n'est pourtant pas dans le vécu.

Le premier souci de Pascal Rambert est d'ordre esthétique. C'est «l'idée» de séparation qui l'intéresse, dit-il dans le programme. Stan et Audrey ne s'engueulent pas, ils se dévastent, et leurs mots font d'autant plus mal qu'ils n'appellent aucune réponse. «Nous sommes des kilos de glace durs comme eux et/ soudain nous fondons/ Nous serons flaques de sang/ Tu seras flaque de sang quand j'aurai fini de parler/ Tu seras flaque de sang.» (1).

Cinglante . Stanislas Nordey est un acteur qui aime joindre à la parole la persuasion du geste. Une façon de faire qui remonte peut-être à l'époque (1994) où il avait monté Vole mon dragon, texte d'Hervé Guibert, avec des comédiens sourds-muets.

Les mots de l'auteur s'accommodent bien de ce corps dé