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Libération
Critique

Cosima Wagner monte au front

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Théâtre. Fiat évoque la vie de la femme du compositeur. Désarmant.
publié le 21 juillet 2011 à 0h00

Avec l'acteur Laurent Sauvage, Christophe Fiat avait déjà présenté l'an passé une première étape de son projet. Cela s'appelait Laurent Sauvage n'est pas une Walkyrie, et il s'agissait déjà d'évoquer la figure de Cosima Wagner, dernière épouse de Richard Wagner, fille de Franz Liszt et de Marie d'Agoult. En un an, le projet s'est démultiplié : elles sont quatre comédiennes, en plus de Sauvage, au Tinel de la Chartreuse, dans une atmosphère qui évoque à la fois le concert rock et la conférence pédagogique à l'ancienne.

Au micro donc, Laurent Sauvage livre les premières étapes de la vie de Cosima, jeune fille suicidaire, mal mariée à Hans von Bülow, maîtresse puis épouse de Richard Wagner qu’elle accompagne dans la création du festival de Bayreuth. Le texte de Fiat n’a pas de prétention littéraire apparente, il fait même songer à un copié-collé de biographies piochées sur Internet, mais il a un double impact, informatif et rythmique.

Sauvage a le sens de la conviction et du tempo, et une façon de distiller l’inquiétude, comme s’il était à tout moment capable de casser ce qu’il vient de faire. Sa présence donne aux vingt premières minutes du spectacle une tension qui retombe quand il quitte brutalement la scène (il reviendra plus tard). Les filles qui prennent le relais poursuivent le récit sur un mode plus haché. A intervalles réguliers, un film énigmatique reprend un rêve récurrent, où se succèdent en accéléré de vieilles photos de famille et une figure de bouddha. En