Low Pieces, conçu par Xavier Le Roy, commence par une «rencontre avec le public». Les neuf interprètes sont sur le plateau comme si le spectacle venait d'avoir lieu. Le public, sympa, se fend de quelques questions, sans grande conviction. Faut jouer le jeu, les danseurs n'ont pas l'air très conciliants. La représentation s'achève. Rebelote. «Rencontre avec le public», cette fois dans le noir. Les voix sont un peu plus agressives, comme les questions.
Ecouteurs. On est pris en otage. Comment s'échapper, sans marcher sur le voisin, ou, pire, écraser le pied d'un acteur de la pièce ? Une danseuse réplique sans ménagement qu'on est moins civilisé dans le noir. Bon, c'est noté. Les autres esquivent la plupart du temps les questions.
Bidon, potache à souhait. C’est dommage, vraiment. Pendant la représentation, les danseurs ont ôté leur costume de ville. Ils sont nus. Entre des noirs théâtraux, ils installent des paysages mentaux, des séquences de danse où ils interrogent les assises de leur humanité. Il y a un premier mouvement qui concerne le corps mécanique, thème qui traverse tout le versant chorégraphique du Festival. Ils sont cinq à ne pas se regarder, à hoqueter, écouteurs sur les oreilles. De tout petits gestes, histoire de remuer encore quand on est dépossédé, mis en pièce par la robotique.
Les tableaux suivants sont minéraux, végétaux ou animaux. Le groupe se transforme en algues, en tentacules marins, après avoir crié comme des singes ou des gabia