La plus grande surprise reste peut-être l'ovation finale, mercredi, à l'issue de la première. Comme une réponse massive à l'indignation d'un spectateur, au milieu de l'orchestre, qui hurlait sans relâche «C'est une honte ! Remboursez !» avec une telle sincérité qu'on aurait presque pu le prendre pour un comparse chargé de provoquer la salle. Sans doute faut-il aussi voir la ferveur des applaudissements comme une soupape soudain ouverte à l'issue d'une heure de pression maximum : un irrépressible besoin de soulagement.
Sur le concept du visage du Fils de Dieu n'est pas un spectacle dont on ressort avec le sourire, et Romeo Castellucci, qui fut artiste associé du festival en 2008, ne vise pas le consensus. Sa performance pour deux acteurs et une dizaine d'enfants s'inscrit dans la lignée de Purgatorio, le deuxième volet de la trilogie Dante présentée il y a trois ans. On y retrouve à la fois le thème du rapport entre un père et son fils, et une atmosphère ultraréaliste, pas si fréquente dans l'univers de Castellucci, où onirisme et images baroques occupent une large place.
«Pas grave». Purgatorio était le récit minutieux, mené du point de vue de l'enfant, du viol d'un petit garçon par son père. Sur le concept… est la reconstitution tout aussi rigoureuse d'une heure de la vie d'un fils et de son père incontinent. Le vieillard a été installé sur le canapé, face à une télé. Le fils s'apprête à partir au travail, homme d