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Libération
Critique

«Sujets à vif», à corps déliés

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Avignon. Une série de créations fait danser textes, musiciens et acteurs.
publié le 23 juillet 2011 à 0h00

La présence de Régine Chopinot au département danse de la société des auteurs et compositeurs dramatiques (SACD), qui coprésente le programme de «Sujets à vif» avec le Festival d'Avignon, n'y est pas pour rien. Au festival d'Uzès, elle avait ravi, d'un duo avec sa sœur, Michèle Prélonge, et un conteur kanak, Kalonbat Tein. Le jeu de «Sujets à vif» est de réaliser des mariages entre artistes de diverses disciplines, en passant des commandes à des danseurs, auteurs, philosophes, jongleurs…

La commande passée au comédien Jacques Bonnaffé par le chorégraphe Jonas Chéreau, qui a bien bourlingué dans la danse, en voguant d'une compagnie à l'autre - de Trisha Brown à Daniel Larrieu -, aboutit à un duo où l'on confirme que Bonaffé est un danseur qui n'a rien voulu savoir des dressages du corps par les techniques de danse. Sa liberté corporelle est incommensurable. Ce qu'a fort bien compris Jonas Chéreau, qui signe une chorégraphie débridée, sans autre enjeu que de singer l'autre. Car, il est question de primates, dans le texte lui aussi dansant de Jean-Christophe Bailly : Nature aime à se cacher (1). Avec quelques petites phrases écrites et chorégraphiées, le spectacle invite à une réflexion sur la différence fondamentale entre la cage - de zoo ou de scène - et le territoire. Jonas Chéreau est déguisé en bambin en pull rayé marin de plage. Jacques Bonaffé se transforme en SDF n'ayant même plus droit au Samu. A deux, ils tracent des frontières avec un bout de ficelle