Est-il raisonnable d’augmenter significativement le budget de la culture ? A l’heure où l’UE cherche à sauver l’euro, où le poids de la dette atteint des sommets historiques dans les pays développés et où les agences de notation traquent la moindre hausse de la dépense publique, la question pourrait prêter à sourire… Ce n’est pas là la moindre des ironies que ce soit par cette proposition de hausse du plus petit budget de notre nation - faite par Martine Aubry le 17 juillet au festival d’Avignon - que se pose la question fondamentale du volontarisme et de la marge de manœuvre de nos gouvernants.
Les décisions majeures qui conduisent nos avenirs semblent se jouer au-delà des Etats. Cependant, le mouvement international des Indignés montre que les peuples n’en peuvent plus de subir l’injuste curée libérale qui leur est imposée quels que soient leurs choix électoraux. Dans ce contexte, quel sens pourra revêtir le vote des Français à la future présidentielle ? Sommes-nous condamnés à ne choisir que le meilleur gestionnaire et/ou le plus humain des candidats, ou peut-on encore espérer une vision ambitieuse pour notre vieille démocratie ?
La génération d’artistes que nous représentons n’a pas connu les mythiques «fastes» des années Lang-Mitterrand. C’est avec une vraie surprise que nous voyons l’intérêt grandissant pour les questions culturelles des candidats. Nous travaillons dans et avec les institutions du réseau national des théâtres publics que nous voyons de plus en plus s’app