Depuis jeudi, date de la première parisienne de Sur le concept du visage du fils de Dieu, de Romeo Castellucci, le Théâtre de la Ville fait l'objet de perturbations de la part d'intégristes chrétiens, dont certains se réclament de l'Action française. Ces groupes d'individus tentent de bloquer l'entrée du théâtre, n'hésitant pas à jeter sur les spectateurs des œufs ou de l'huile de vidange, comme ce fut le cas vendredi, et à occuper le plateau. Ce qui a abouti à des arrêts de la représentation de près d'une demi-heure et qui contrarie toutes les soirées et la matinée d'hier.
Au guichet de la location, le théâtre, son directeur Emmanuel Demarcy-Mota, ainsi que l’administrateur Michael Chase, sont victimes d’insultes et de menaces. En accord avec le metteur en scène, la ville de Paris et le ministère de la Culture, les responsables du théâtre se voient contraints de faire appel aux forces de l’ordre pour assurer les représentations, car il n’est pas question pour les organisateurs d’annuler une seule soirée.
«Résistance». Le spectacle, vu à Avignon cet été (Libération du 22 juillet), met en scène un père et son fils affrontant ensemble la vieillesse et la déchéance sous le regard du fils de Dieu. Durant le Festival, des spectateurs et intégristes avaient protesté à coups de «Remboursez, c'est une honte !» ou d'agenouillements devant le théâtre. A Paris, les interventions sont plus organisées - les protestataires payant leur place et se