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Libération
Interview

«Le contraste entre l’humain désincarné et l’animal vivant»

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Bartabas revient sur la genèse de «Calacas» et sur sa méthode de travail avec les chevaux.
publié le 4 novembre 2011 à 0h00

Si la première publique de Calacas a eu lieu mercredi (lire ci-contre), le spectacle a été rodé ces dernières semaines et montré, notamment, à des écoliers et des collégiens de Seine-Saint-Denis. Fin octobre, dans sa roulotte d'Aubervilliers, Bartabas revenait sur la gestation de sa neuvième pièce depuis Cabaret équestre en 1984 et sur sa façon de travailler.

Comment se sont passées les préreprésentations avec les enfants ?

Bien, je fais cela depuis plusieurs spectacles. J’espère toujours que cela les marquera, comme un rêve avec de l’épaisseur. Et je me demande : comment le raconteront-ils dans vingt ans ? Une fois que le spectacle est prêt, je ne vais pas le changer. Bien sûr, plus les cavaliers et les chevaux se relâchent, meilleurs ils sont.

Est-ce que les chevaux ont le trac ?

Non, au contraire. Ils ont une mémoire terrible. Une fois qu'ils ont intégré une chose, il ne faut plus la travailler. Quand on faisait leSacre du printemps dans Triptyk, certains cavaliers n'avaient pas l'oreille musicale, les chevaux, si. Ils réagissaient à la première mesure !

Ils ont aussi des soirs meilleurs que d’autres ?

Oui, mais quand ils sont trop mécaniques, c’est dangereux. C’est vrai, plus un cheval a du métier, plus il apprend vite. Des fois, ils en jouent. Frison, en spectacle, il savait que si je ratais un truc, je ne le recommençais pas. Du coup, il avait tendance à être un